Albie Sachs - Notre histoire mérite une fin heureuse

Notre histoire mérite une fin heureuse
Une immense voix politique et littéraire

Notre histoire mérite une fin heureuse Journal de prison, Afrique du Sud, 1963

-
352 pages
Publié le 28 août 2025
traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Cécile Dutheil de la Rochère

Ce livre est disponible en librairie au prix de 22.90 €

ISBN papier : 9782850613029

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Notre histoire mérite une fin heureuse

Notre histoire mérite une fin heureuse Journal de prison, Afrique du Sud, 1963

Albie Sachs
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Notre histoire mérite une fin heureuse Journal de prison, Afrique du Sud, 1963

Albie Sachs
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ISBN numérique : 9782850613036

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Albie Sachs n'a pas trente ans lorsqu’en 1963, jeune avocat et militant contre l’apartheid, il est emprisonné de longues semaines à l'isolement dans une prison du Cap. Il rédige alors un texte d’une extraordinaire force littéraire et morale. 
« Notre histoire mérite d’avoir une fin heureuse », écrit-il dans sa cellule, au soir de sa deuxième journée de détention. Ces mots augurent déjà du destin exceptionnel qui sera le sien : combattant infatigable de la liberté, victime d’un attentat à la voiture piégée commandité par le gouvernement sud-africain qui lui coûtera son bras droit et l'usage d'un œil, juge nommé par Mandela à la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud, dont il contribue à écrire la Constitution, figure de la réconciliation post-apartheid, immense figure de ce pays meurtri vers lequel ses parents, juifs lituaniens, avaient fui dans les années vingt.
Sous la plume d’Albie Sachs, le moindre détail, qu’il ait trait à la description des lieux et de ses interlocuteurs ou de ses plus fragiles émotions devient le matériau d’une réflexion fascinante, vibrante et espiègle, sur l'engagement et la condition d'être humain. 
Interdit en Afrique du Sud au moment de sa parution, ce journal de prison, qui s'est imposé comme un grand livre de littérature carcérale, a largement circulé hors des frontières du pays et à contribué, à sa mesure, à l'affaiblissement et à la chute du régime. 

Un livre publié avec l’aide du fonds de dotation agnes b. et de l’Institut français d'Afrique du Sud.
 

« La puissance humaine de cette plume, prodigieuse et précise, s'impose dès les premières pages de ce Journal, que le lecteur ne pourra plus lâcher une fois commencé. »
Télérama, Juliette Cerf (TTTT)

« La légende méconnue de la lutte anti-apartheid »
Guillaume Pajot, Le Monde

« Une immense voix d’Afrique du Sud. »
Marie Lemonnier, L'Obs

« Un livre important. L'occasion de découvrir la puissance littéraire et politique d'une figure majeure de l'histoire contemporaine. »
Marie Sorbier, France Culture

“Il y avait, dans le contexte actuel, urgence à faire connaître ce livre au lectorat français, et (...) d’aucuns, haut ou moins haut placés, auraient intérêt à s’en inspirer.”
Guillaume Cingal, En attendant Nadeau

“Un précieux témoignage sur les années de plomb en Afrique du Sud, doublé d’une réflexion sur l’engagement politique, l’écriture et la condition humaine.”
Thirtankar Chanda, RFI

“Albie Sachs a un truc en plus : l’intelligence, bien sûr, mais aussi l’humour et la joie, qui infusent son Journal de prison.”
Elisabeth Quin, Arte 

“À lire absolument.”
Les Notes- Bibliothèques pour tous

“Un livre humaniste et universaliste, un plaidoyer pour la lutte, laliberté et l'écriture.”
Ismaël El-Bou Cottereau, Tenoua
 

L'auteur

Albie Sachs

Albie Sachs

Albie Sachs est un juriste, activiste et écrivain sud-africain né en 1935. Figure majeure de la lutte contre l’apartheid, il a été membre du Congrès national africain (ANC). En 1988, alors qu’il est en exil... Lire plus...

Notre histoire mérite une fin heureuse

Notre histoire mérite une fin heureuse Journal de prison, Afrique du Sud, 1963

Albie Sachs

C’est donc à ça que ça ressemble, la prison. Le calme est total, je suis seul dans ma cellule, l’écho du choc de la porte claquée encore dans la tête. C’est donc à ça que ça ressemble. Le sol est dur, sur les murs brille une peinture couleur crème récente, les fenêtres sont hautes, plus hautes que ce que mon regard pourrait atteindre si j’étais –et je le suis – sur la pointe des pieds. Dans un coin, en partie séparées, des toilettes ont été scellées dans du béton, flanquées de deux lattes de bois en guise de siège. L’eau dans la cuvette est propre. Un anneau métallique dépasse d’un trou dans le mur. Ça doit être la chasse. J’y glisse mon doigt et donne un coup sec. La tirette jaillit de la paroi comme une langue de serpent avant de se rétracter. De l’eau dégorge, l’écho du ressac des toilettes qui se remplissent résonne dans la pièce. Nouveau coup sec. L’évacuation a lieu aussitôt : excellente qualité des W.-C., mon unique source de musique. Nouveau coup sec. Invention mécanique géniale. Je recommence, tire sur l’anneau… Arrête, ne fais pas l’idiot, dis-je à mon bras avant de me retourner pour finir le tour du propriétaire. Les murs sont parfaitement propres et antiseptiques. Au sol gît une natte tressée de longues herbes jaunes, assortie d’une pile de couvertures grises et sales à l’une de ses extrémités. Je m’y étends de tout mon long. Elle n’est pas trop dure et légèrement plus grande que moi. Je me redresse pour compter le nombre de couvertures. Que faire, compter debout ou assis sur la natte ? Debout et penché, c’est fatigant, et je suis très fatigué. Le chat était bien assis sur la paillasse, pourquoi pas moi ? Ce n’est pas commode d’être assis par terre. Six couvertures. C’est beaucoup, finalement.
La cellule est entièrement nue : ni lit, ni matelas, ni couchette, ni chaise, ni table. Mon Dieu, c’est effroyable. Même pas de couchette. Je poursuis mon tour du propriétaire. Le monde, y compris ce monde réduit et étranger, a un aspect inattendu vu du sol. Il y a autre chose qui cloche dans la pièce. Ce n’est pas l’angle d’observation qui lui donne cette allure si étrange. Ça y est, je sais : ce n’est pas une pièce, c’est un cube en béton vide qui me contient, moi, un être humain. Seule la gravité me maintient au sol, sinon je flotterais dans les airs, tel un astronaute. Voilà ce qui cloche. Aucun monde du dehors n’existe. Aucun dehors dont je sois conscient. Je ne vois rien qui soit hors de ma cellule. Les fenêtres sont trop hautes. Les murs forment la limite extérieure de mon environnement. Soudain je saute, avant de me reprendre sèchement : prends ton temps, prends ton temps. Quatre-vingt-dix jours, c’est long. Suivis par quatre-vingt-dix autres, et encore… et… prends ton temps. J’évalue lentement les dimensions de ma nouvelle demeure. Talon, gros orteil – ma chaussure mesure pile un pied –, talon, gros orteil, talon, gros orteil. D’abord dans un sens, douze pieds, puis dans l’autre, dix pieds et demi. À présent j’accélère, je tâte les parois, passe mes paumes sur la surface brillante, appuie et palpe à la recherche de points faibles. Je m’étire pour atteindre la grille métallique au-dessus de la fenêtre et donne un coup sec. Je me penche et gratte le sol avec un doigt – un premier coin, un second. Je marche jusqu’aux toilettes et j’imagine mon corps glisser le long de la cuvette avant d’en ressortir. Il faut que je fuie. Je creuserai un tunnel. J’assommerai les gardiens et je leur arracherai les clés. Mes copains débarqueront et feront sauter le mur pour y créer une brèche. Ils prendront la police de court, je filerai dans le coin opposé pour éviter l’explosion, je bondirai dans la brèche et…
Ne fais pas l’idiot, tu sais que tu ne peux pas t’échapper. Tu ferais mieux de déballer tes affaires et de commencer à t’installer. Peu à peu, je prends conscience d’avoir un cerveau rationnel opérant, parlant en silence dans mon crâne. J’ouvre la fermeture Éclair du petit sac de toile contenant mes affaires, que je sors et étale par terre. Des chaussures pour le sable, une serviette, un pyjama, une trousse de toilette, une tenue de rechange et un chandail : mes effets personnels – mes compagnons. Je retire mon costume et j’accroche la veste et le pantalon sur de gros écrous qui dépassent du cadran de la grille de la fenêtre. Les jambes du pantalon flottent, tels deux pendus sur un unique nœud coulant, mais la cellule est un peu moins austère. Je suspends la serviette sur un autre écrou, une serviette de plage aux carreaux vifs, aussi colorés et stimulants qu’une scène vue à travers une fenêtre – un point sur lequel mes yeux pourront se reposer au cours de leurs rondes frénétiques le long des murs. J’enlève ma chemise blanche et la dépose sur le pantalon. Ma chemise d’arrivée, qui sera aussi ma chemise de sortie, peu importe quand et où celle-ci aura lieu. Maintenant, voyons : si j’empile les couvertures comme ça, je ne suis plus assis directement par terre. C’est mieux. La pièce est un peu plus gaie. Je regrette qu’ils m’aient pris ma montre – je me demande quelle heure il est. Aucun rayon de soleil ne filtre, même s’il ne fait pas trop sombre.
Pourquoi le calme me semblait-il absolu ? Un train passe avec un bruit de ferraille et je perçois le vacarme assourdi d’un trafic automobile au loin. Je suis pourtant dans un monde muet. La police a disparu en franchissant une série de portes qui s’ouvrent et se ferment comme des valves menant au bureau du commandement, dans la partie avant du bâtiment. Au-delà de la rumeur du trafic, je distingue un son différent, venu de très loin – le carillon d’une horloge d’église qui sonne. Trois quarts d’une heure viennent de s’écouler. Quelle merveille : si j’écoute attentivement, je peux suivre le passage du temps. Qu’ils la gardent, ma fichue montre. Privé d’instrument de mesure du temps, interdit de soleil et soustrait aux périodes de travail de la vie normale, j’écouterai le carillon résonnant au-delà des toits, comme au Moyen Âge, quand on vivait l’oreille tendue vers de gigantesques horloges communales.
Je refais le tour de la cellule, ravi par ce repère inattendu ; je m’arrête devant les toilettes, tire sur la langue du serpent dardant de la paroi et sens l’excitation monter face à l’afflux d’eau bouillonnante dans la cuvette, jaillissant avant de replonger dans les profondeurs.
Je frappe dans mes mains pour voir si l’écho me répond. J’ai le droit de frapper dans mes mains, ils ne vont quand même pas me punir pour ça. Je pince les lèvres en soufflant, tâchant d’émettre un petit sifflement. Rien. Personne ne débarque en m’intimant de me taire. Je siffle de plus en plus fort, me dirige à grands pas vers l’immense porte en acier dépourvue de poignée, et m’insurge en lançant, furieux, quelques notes nettes, retentissantes, de la Cinquième de Beethoven. De la grande musique, le thème du « V de la victoire », qui date de la guerre. Vous, là-bas, je n’ai pas peur que vous m’entendiez, vous ne savez même pas ce que je siffle.
Me voici de nouveau assis, observant de nouveau les murs, tâchant d’imprimer dans mon esprit les différentes parties de la cellule, de l’envisager comme un tout. Quelle tristesse, quelle cruauté de voir des hommes en enfermer d’autres dans ce genre de tombe, sans lit, sans couchette. Si c’est ainsi qu’ils me traitent, moi, un homme blanc, un avocat, quel cauchemar ce doit être pour les Africains1. Les murs sont désespérément lisses et monotones, ils n’ont rien pour accrocher le regard. Dieu que c’est affreux. Je suis dans un drôle d’état. Je pensais que je réagirais mieux. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi épouvantable. Il faut que je tienne. Je me demande qui sont les autres, enfermés dans ces cellules. Non, je ne flancherai pas.

 

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